NOTRE PLUS GRAND DÉSIR Il est normal d'éprouver le désir de réunir à la moindre occasion la multiplicité des observations, considérations politico sociales, en une synthèse philosophique dans le but de donner forme à la vision que nous avons des grands problèmes de notre chère Haïti. Plus d'un a éprouvé le besoin de sortir des limites étroites de ces formes de pensée qui font rougir tout un chacun, sans pour autant trouver l'analgésique idéal à nos problèmes de comportement. Je tiens ici à rédiger des textes invitant à la réflexion et ayant comme corollaire les méditations qu'une minorité de Haïtiens de bonne souche continuent à faire mûrir dans leur esprit en proie à tous les tyrans de la terre. Il y va sans dire que ce genre d'écrit sera mal accepté auprès du grand public. Nous espérons cependant récolter un peu de succès auprès des initiés, de l'ancienne ou de la nouvelle école, ce qui s'avèrerait plus fécond pour le développement ultérieur de la culture haïtienne, tant économique que politique. =================================================== |
DES SENTIMENTS AU RABAIS « C’est par la tête que pourrit le poisson. » Ce proverbe russe a toujours eu une place prédominante dans l’instabilité des politiques en Haïti. Cette métaphore nous a conduits inexorablement dans les labyrinthes d’une citadelle de crimes de lèse-humanité et de trahison contre la souveraineté du peuple et du territoire national. Quant à la Fontaine, il disait « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. » En Haïti, on tue son compatriote pour un plat de maïs ou pour se montrer très entreprenant, dévoué, attaché corps et âme à la personne détenant le pouvoir et l’argent. Ces tueurs damnés ne pensent qu’au présent, sans lendemain. Ils se contentent de manger à leur guise pendant un Jour_ ou tout juste le temps que durerait le pouvoir [temporaire]_ en compagnie de ceux avec lesquels ils ont signé « le pacte du sang.» Ces réprouvés se sacrifient en massacrant toute personne considérée ennemie potentielle du pouvoir en place. Ils vivent au jour le jour. Ce sont des gens pour qui l’avenir n’a pas d’importance. C’est comme le papillon sortant de son cocon tenait à jouir immensément de la vie autour d’une lampe à gaz pendant un cours instant, jusqu’à se faire Brûlé les ailes. Assassiner quelqu’un ne te met pas à l’abri des misères, ni te garantit la fortune et le bien- être. En fait, tout est et doit demeurer éphémère. Pratique-t-on la loi de la jungle ? Non ! C’est le diable qui nous emporte. Dans la jungle, les animaux qui se tuent ; les carnivores, font partie d’un système écologique bien régi. Sauf les êtres humains, dans une étendue restreinte du savoir, détruisent la nature. Mais lorsqu’on tue une personne cataloguée “ennemie », on ne gagne absolument rien. On ne peut pas se servir de la chair comme les animaux cités plus haut. Encore moins, s’approprier de la connaissance de cet individu. Qu’il soit mécanicien, médecin, tailleur, ingénieur, avocat, etc. C’est la société qui est perdante. Est-ce la raison pour laquelle rien ne marche en Haïti ? Aucune société ne peut fonctionner sans professeurs ni maçons. Si on te dit que cette personne est à liquider parce qu’elle est responsable de ton état de chômeur, d’illettrée (…) C’est faux ! La faute incombe à ceux-là qui te poussent à massacrer ton compatriote, ton frère. N’oublie jamais, tu ne peux tuer tout le monde à la fois, le « TALION » vous dicte le contraire… encore une autre loi de la nature. Tiré d’un bulletin mensuel du MORENA Juin 1999. USA |
GENÈSE D’UNE BARBARIE INCARNÉE Il est souventefois impossible de décrire une chose, quand celle-là est extraordinaire, fulgurante. Il est difficile de trouver les mots qui conviendraient afin d’être élogieux, tout en voilant ses émotions. Mais, lorsqu’il s’agit de quelque chose d’exécrable, d’inimaginable, cela demande des pirouettes cérébrales, afin de pouvoir la décrier, parfois, émotionnellement. Ce que l’on entend par émotion est l’équivalent d’un aspect mental découlant d’un processus immédiat ou dans le temps, des données. L’émotion est neuropsychologique. L’émotion peut être créative ou destructive selon la personne motivée. « Si l’émotion est une ivresse, la passion est une maladie qui résiste à tous les moyens thérapeutiques… c’est un enchantement qui exclut l’amélioration morale. » EMMANUEL KANT. Ce qui me liait à Greg (Grégoire Eugène) c’est cette extase, ce mouvement intériorisé de l’esprit, sa capacité intellectuelle de reconnaitre les choses par un jeu de mémoire qui, contrairement à la notion de Kant…inclut l’amélioration morale. Ce manuscrit analytique publié par Greg représente une émotion morale inhérente à la politique nationale et internationale, et avec une objectivité prémonitoire, dénonce la mauvaise foi de la communauté internationale, leurs manigances teintées d’hypocrisie et d’incongruité. Il est avéré que tout un chacun a ses défauts. Mais, les interprétations cohérentes de Greg, sa chaleur de cœur, émotionnée, dans l’espoir d’une Haïti meilleure a été scindée par M.Leslie F.Manigat _lui aussi candidat à la présidence de la République_ qui par un coup d’État des urnes en 1989 avait brouillé le processus naturel des choses, et de ce fait, gâcher l’avenir de toute une nation, en créant la voie aux forcenés d’Aristide et ouvrir nos flancs une fois de plus à la conspiration internationale. N’est-ce pas que P-au-P est devenu l’épicentre de la douleur nationale ? Si je publie aujourd’hui cette étude divinatoire de Greg _cette théorie d’une émotion_ c’est pour rendre hommage à un homme qui pressentit la catastrophe qui nous guettait alors, et dont nous avions analysé en long et en large, avant son départ pour les réunions de « Governors Island » NY sous l’invitation de l’ex- Général Raoul Cédras, préludant ce retour insufflé par la communauté internationale, qui a voulu nous imposer la perversion parce que jaloux de notre émancipation. Il était fier de sa négritude, sa nationalité. Il n’était pas un imposteur intellectuel, un politicien bidon comme ces polichinelles politiciens qui font la langue de bois à P-au-P, et qui privilégient la souffrance, la satrapie lavalassienne et la mafia internationale. Une histoire dramatique, cruelle, effroyable bourrée d’indignation. Et, l’émotion morale ne répond pas. N’est-ce pas là, la genèse de cet engrangement ? Je laisse le lecteur, avec une liberté d’appréciation, d’en juger lui-même. Serge Séraphin |